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Faune & Flore dans l’art textile aborigène

19/09/2022

Jarracharra – Vents de la saison sèche  jusqu’au 1er octobre
Premières nations de l’Australie de la Bábbara Women’s Centre à la galerie Abla Ababou de Rabat

La galerie Abla Ababou de Rabat et l’ambassade de l’Australie au Maroc, vous invitent à découvrir des œuvres textiles du peuple des Premières Nations du nord de l’Australie. Au Maroc, la maîtrise des arts du textile par le peuple amazigh remonte à des millénaires et pour en savoir plus lire le document sur mda.gov.ma et celui sur amadalamazigh.press.ma qui décrit le nœud berbère en tissage ainsi que les symboles de l’art rupestre transposés sur les tapis. De cette exposition, naîtra aussi une collaboration entre l’artiste Elizabeth Wullunmingu et la styliste marocaine Yasmina Dadi pour la création d’un caftan à partir d’un textile aborigène avec le motif du crabe de mangrove, porté élégamment, lors du vernissage, par Safae Bouchkhachekh – attachée culturelle de l’ambassade. Le Scylla serrata, également appelé crabe de palétuviers, est très abondant dans la région de Maningrida au Nord de l’Australie d’où sont originaires les 17 artistes invités, membres du Bábbarra Women’s Centre. Ce centre fondé en 1987, représente des femmes issues de diverses communautés aborigènes parlant au total douze langues dont voici la répartition géographique sur ce territoire qui signifie en langue Njebbana L’endroit où les rêves changent.

babbarra.com

L’exposition Jarracharra, déjà présentée à Paris, Dubaï, Berlin et Madrid, fait référence aux vents de la saison sèche qui s’étalent de mai à septembre, période dans laquelle, soit dit en passant, le risque d’incendie a décuplé ces dernières années. Notez qu’il y a une semaine, le pays a adopté son projet de loi dans le cadre de son objectif de zéro émission nette d’ici 2050. Le terme a toutefois été choisi, comme métaphore pour un vent qui unit les Premières Nations et la centaine de clans, de cette partie de la Terre d’Arnhem, à travers les arts & rituels rendant hommage à la nature et à leurs ancêtres. Lire aussi « Australie en terre Darnhem avec ces aborigènes qui font vivre leurs traditions depuis 60 000 ans » sur geo.fr.

Vous trouverez sur le site du Bábbarra Women’s Centre la biographie de tous les artistes et descriptions des motifs soit en mémoire de leurs traditions ancestrales, récits mythologiques ou de la nature qui les entourent. Pour préserver leur héritage linguistique, le titre des œuvres est donné à la fois en anglais et en ndjébbana, la langue parlée du clan Kunibidji qui habite autour du centre. Bábbarra est à la fois le nom du billabong, c’est-à-dire cours d’eau typique de l’Australie qui ne s’assèche jamais, et celui d’une des deux sirènes aux cheveux blancs qui ont le pouvoir de permettre aux gens d’enfanter par le simple fait de boire l’eau du billabong. Ce lieu qui regorge d’une faune diverse et d’une flore luxuriante est un lieu sacré.

Quelques oeuvres textiles de l’exposition Jarracharra par les artistes aborigènes – Deborah Wurrkidj, Jennifer Wurrkidj, Belinda Kuriniya, Janet Marawarr et Dora Diaguma

Première rangée ci-dessus, représentations de quelques espèces végétales de la région avec de gauche à droite : manwak ou fleurs de mumeka provenant d’un arbuste de la famille des Melastomataceae dont le fruit au centre ressemble à une fraise mais avec la particularité d’être astringent / Mankurndalh ou Vitex glabrata communément appelée prune noire ou prune de brousse / prunes noires, oignons de brousse non comestibles et les nénuphars ou Nelumbo nucifera ayant une grosse racine ronde sous terre avec nématodes et coléoptères aux alentours afin de représenter de façon imaginaire ce que l’on trouve sous terre lorsque l’on cherche à se nourrir / Manyawok ou cheeky yam connu sous le nom scientifique de Dioscorea bulbifera qui peut être mortel s’il n’est pas préparé au préalable selon une technique qui prend 2 jours de préparatifs, décrite sur le site de pad.katalyst.com.au.

Deuxième rangée : Filets à poissons appelés mandjabu, tissés selon une méthode ancestrale à partir de la vigne Trophis scandens, appelée aussi burny vine / Sacs traditionnels australiens pouvant être fabriqués à partir de la vigne ou de Pandanus spiralis, un buisson aux feuilles épineuses arrangées en forme de spirale / Kunkurra le vent spiral faisant allusion à la fois aux cyclones qui sévissent la terre d’Arnhem et à un lieu sacré près de la ville de Mankalord, sur lequel se trouve une pierre qui se serait transformée à partir du gras de goanna laissé par un père et son fils après avoir mangé ce lézard du genre des Varanus sp. de la famille du célèbre dragon de Komodo / La Canaroie semipalmée  ou Anseranas semipalmata du Nord de l’Australie qui peut mesurer 90 cm, au cou allongé et pattes faiblement palmées. Pour découvrir la faune & la flore de la terre d’Arnhem – ce trésor du Nord de l’Australie qui appartient aux aborigènes, visitez australia-australia.com et le site du Parc National de Kakadu adjacent à ce territoire. Voir aussi le Centre d’Art Injalak, Maningrida Arts & Culture et Bábarra Women’s Centre et pour terminer voici une vidéo sur l’histoire de ce centre incluant les artistes Deborah Wurrkidj, Sonia Namarnyilk, Janet Marawarr, etc. et Helen Williams fondatrice du Bábarra women’s centre.

Autres expositions en cours à Rabat

Au Musée Mohammed VI
Une archéologie des images –
le billet de banque marocain au prisme de l’histoire de l’art jusqu’au 30 octobre
Exposition du photographe Touhami Ennadre – Quasida noire jusqu’au 30 janvier 2023
Et au rez de chaussée, la nouvelle scénographie des peintres marocains de la collection nationale.

Galerie de la Fondation Mohammed VI sur l’avenue Allal El Fassi
Les cordes invisibles de Mohammed Cherkaoui Sellami jusqu’au 30 septembre

Espace Rivages de la Fondation Hassan II pour les marocains résidant à l’étranger
Mon interprétation de Salma Ezzammoury jusqu’au 15 octobre

Villa des arts de Rabat au 10 rue Beni Mellal
Chronique du design – de l’expérimentation artisanale au produit fini jusqu’au 29 septembre
Avec des créations d’Amina Agueznay, Younes Duret et Sammy Bernoussi
Mon rêve de Nassim Gryech jusqu’au 30 novembre

Musée national de la photographie du Fort Rottembourg
Femmes photographes – 23 femmes photographes en prolongation

 

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